Les marques « ont encore des efforts à faire », indique 60 Millions de...

Les marques « ont encore des efforts à faire », indique 60 Millions de Consommateurs. (Photo : couverture du Hors Série n°206)

160 produits ciblés

Pour cette nouvelle livraison de son marronnier préféré, le magazine s’est donc intéressé aux étiquettes de 160 produits, dans 14 familles de cosmétiques, du gel douche au dentifrice, en passant par la crème hydratante et le fond de teint. Au total, une centaine de marques sont concernées - des classiques de supermarché (Garnier, Dove, Le Petit Marseillais…) aux produits des enseignes spécialisées (Sephora, Yves Rocher) en passant par les marques de distributeur, de luxe ou bio.

Selon la revue éditée par l’Institut national de la consommation, les fabricants de produits cosmétiques « ont encore des efforts à faire pour substituer des composés indésirables, irritants ou allergisants par d’autres, plus sains ».

BHT, filtre UV ethylhexyl méthoxycinnamate…

Si 50 articles, moins d’un tiers de produits de la sélection, sont jugés sûrs car « sans substance problématique » et donc « à privilégier », la majorité des articles évalués par le magazine se retrouve dans la catégorie « orange », intermédiaire. Elle contient les produits que les consommateurs peuvent utiliser « faute de mieux ». Parmi eux, les cosmétiques « qui présentent cinq allergènes ou plus », souvent apportés par le parfum ou parfois par les agents lavants et les conservateurs.

Enfin, plus d’une trentaine de cosmétiques se trouvent dans la catégorie rouge, « à proscrire ».

Les gels et crèmes de douche sont majoritairement classés orange et rouge car, selon la revue, « ils contiennent beaucoup trop d’allergènes et de tensioactifs irritants et polluants ». Dentifrices, baumes à lèvres et crèmes pour le visage sont logés à la même enseigne. Mais c’est la catégorie des fonds de teint qui obtient les moins bons résultats 7 sur 12 étant classés rouges dans le cadre de la méthode appliquée par le magazine. Ils contiennent notamment des « substances suspectées de perturber le système hormonal (BHT, filtre UV ethylhexyl méthoxycinnamate, etc.) », indique 60 Millions de Consommateurs.

Méthodologie approximative selon la FEBEA

De son côté, la FEBEA a de nouveau dénoncé la méthodologie « approximative et anxiogène » déployée par 60 Millions de Consommateurs.

« Il est parfaitement légitime que les associations de consommateurs souhaitent décrypter et/ou tester les produits de grande consommation, comme les produits cosmétiques. En revanche, une fois de plus, l’objectif ici n’est pas tant d’informer que d’inquiéter le consommateur avec des notations peu lisibles et très anxiogènes. Par ailleurs, à aucun moment l’efficacité d’un produit n’est prise en compte. Cela ne me parait pas être la bonne méthode », souligne Patrick O’Quin, le président du syndicat professionnel qui représente les entreprises cosmétiques en France.

Les auteurs du Hors-Série reconnaissent d’ailleurs eux-mêmes que, « pour évaluer le risque d’utilisation d’un cosmétique, il faudrait connaître la concentration exacte des substances qui le composent », mais également tenir compte de l’exposition « aux autres produits de consommation (produits d’entretien, vêtements, aliments) contenant les mêmes substances ».

La FEBEA rappelle que tous les produits cosmétiques vendus en France respectent la réglementation cosmétique européenne et que l’ensemble des substances montrées du doigt par 60 Millions de Consommateurs sont autorisées et régulièrement réévalués par les autorités sanitaires, a fortiori lorsque leur innocuité est potentiellement remise en cause.

Besoin de transparence

En dépit de ces critiques, la FEBEA reconnaît le « besoin légitime de transparence des consommateurs sur les produits cosmétiques ». C’est dans cette optique qu’a été créée l’application CLAIRE. Développée avec la Société Française de Cosmétologie et lancée mi-novembre, CLAIRE propose des informations sur plus de 25.000 ingrédients présents dans les produits cosmétiques. Destinée en priorité aux professionnels du secteur (comme les conseillères de ventes), elle est également proposée aux consommateurs. « Pour leur permettre d’effectuer un choix libre et éclairé », indique la FEBEA.

« Les entreprises cosmétiques sont dans la recherche permanente de l’amélioration de leurs formulations pour garantir à la fois l’efficacité et l’innocuité de leurs produits. Elles s’inscrivent par ailleurs dans une démarche de transparence pour permettre à leurs consommateurs de choisir leurs produits en connaissance de cause. Enfin, elles reposent sur une réglementation stricte, édictée et contrôlée par les autorités de santé françaises et européennes, auxquelles il est essentiel de faire confiance », conclut Patrick O’Quin.